La bacille de Bordet Gengou se multiplie au niveau de la surface de revêtement de l'arbre bronchique, et prédomine au niveau des bronchioles; mais il ne diffuse pas dans la circulation sanguine.
Le réservoir de virus (population humaine ou animale au contact de laquelle des sujets sains peuvent se contaminer) est le sujet malade. La maladie se transmet par contact direct d'un individu à un autre à l'occasion des accès de toux. Cette contagiosité est maximale au cours de la première semaine des quintes, puis diminue progressivment.
Elle
peut survenir à n'importe quel âge, mais prédominait
avant la généralisation de la vaccination chez les enfants
de moins de cinq ans. Actuellement, on la rencontre essentiellement chez
le nourrisson de moins de deux ans.
Elle est silencieuse et dure environ une semaine, parfois plus, rarement moins.
Période catarrhale
Elle dure environ une à deux semaines, et s'accompagne d'une température peu élevée (37°5 - 38°). C'est la phase d'apparition de la toux. Celle-ci est sèche, banale, et n'évoque en rien la coqueluche. C'est pourtant à cette époque que la maladie est le plus contagieuse.
Période
des quintes
La
quinte est l'élément caractéristique de la coqueluche.
Elle commence en général par des prodromes (signe précurseur
et/ou annonciateur de l'évènement critique): anxiété
- l'enfant "médite sa quinte", ou au contraire agitation.
La
quinte débute par une série d'une dizaine à
une vingtaine de secousses expiratoires de toux suivies d'une brève
apnée (arrêt respiratoire transitoire) puis d'une
reprise inspiratoire profonde; bruyante, prolongée, ressemblant
au "chant du coq". Enfin recommence la série de secousses
de toux, et ce cycle se reproduit trois ou quatre fois, parfois plus. La
quinte se termine par une expectoration (émission de mucosités
d'origine bronchique lors d'un effort de toux) abondante, glaireuse
et blanchâtre.
Il
existe souvant des vomissements accompagnat cette excpectoration,
le visage est bouffi et cyanosé (aspect
bleuté des téguments lorsque l'oxygénation du sang
n'est pas suffisante).
Le
nombre de quinte quotidiennes est variable mais se situe en moyenne
entre vingt et trente.
L'apogée de cette symptomatologie se situe vers la troisième
semaine, et la maladie dure un général autours de cinq
semaines.
La
température est normal ou très légèrement
élevée (37°5 à 38°).
A
la fin de sa coqueluche, l'enfant est fatigué, pâle,
et a perdu du poids.
Sans
être une complication au sens propre, la coqueluche
du nourrisson présente quelques
particularités. C'est une maladie grave. Le décès
survient dans 5% à 1,2% des cas selon l'âge, entre la
naissance et huit mois. Depuis qu'il existe une large vaccination, c'est
avant six mois qu'elle se rencontre le plus souvant à l'heure actuelle.
La
symptomatologie des quintes est moins bryante, les vomissements
associés à l'anorexie peuvent entrainer une dénutrition
et surtout une déshydratation.
Les
formes asphyxiantes et syncopales sont fréquentes, et peuvent
entrainer le décès sans réanimation immédiate.
Les
complications respiratoires et neurologiques sont fréquentes.
Complications
respiratoires
Les
surinfections bactériennes
étaient fréquentes avant l'utilisation courante des antibiotiques.
Elles
se manifestent principalement par une Broncho-pneumonie.
La fiève est élevée, la toux importante
et permanente, il existe une dyspnée (modification de
la qualité ou de la quantité des échanges respiratoires)
avec polypnée (augmentation de la fréquence des
mouvements respiratoires). Le
faciès est toxique et cyanosé. L'évolution
était souvent mortelle autrefois.
Les pneumocoqueluches alvéolaires sont provoquées par le bacille de Bordet Gengou lui-même. La température est également élevée, la ploypnée est intense, mais l'état général est conservé et l'évolution est, en règle, favorable.
D'autres
complications pulmonaires sont possibles, et nous citerons par exemple:
L'élément
neurologique prédominant consiste en des convulsions. Cependant
deux tableaux sont à distinguer:
L'encéphalopathie
coquelucheuse ou "éclampsie coquelucheuse" est rare en
France. Vers la troisième semaine, alors que la température
s'élève, des troubles de la conscience apparissent avec coma,
convulsions généralisées, hypertonies du système
musculaire.
L'évolution est extrèmement grave, et le décès
est fréquent. Des séquelles neuro-psychiques se rencontrent
souvent chez les survivants.
Traitement curatif
Le
traitement de la forme non compliqué est simple. Il fait
appel à:
des sédatifs
à base de phénobarbital de manière à
complèter l'action anti-tussives et surtout à prévenir
les convulsions,
des gamma-globulines anti-coquelucheuses sont exceptionnellement indiquées (délivrance hospitalière),
des antibiotiques
qui sont en principe efficace sur Bordatella Pertussis, et qui évite
les surinfections. Ils seront systématiques. On utilisera les substances
de la famille des cyclines, et des macrolides (en particulier
la spiramycine).
Traitement préventif
L'utilisation des gamma-globulines anti-coquelucheuses peut se discuter pour protéger des sujets fragiles, ayant des antécédants pathologiques particuliers, ou chez des nourrissons particulièrement exposés.
La vaccination est maintenant courante puisqu'elle est combinée à celle du tétanos, de la diphtérie, de la poliomyélite, et de l'hémophilus influenzae. Elle se pratique en faisant une injection par mois pendant trois mois dès le troisième ou le quatrième mois, avec un rappel un an après, puis cinq ans après.
La vaccination est contre-indiquée en cas d'antécédant neurologique.
La déclaration est obligatoire sous le numéro 22.
L'isolement
avec éviction scolaire est obligatoire pendant trente jours
après le début des quintes. La fratrie subit une éviction
scolaire de vingt jours après le début des quintes du
malade.
Vous pouvez
entendre le prélude
BWV 863 du Clavecin Bien Tempéré
de J S Bach.